La végétation des berges
La morphologie d’une rivière est étroitement liée à la végétation des berges qui constitue une zone de transition (écotone) entre les milieux aquatique et terrestre.
Cette végétation des berges, ou ripisylve, est composée d’arbres, arbustes et herbacées. Habituellement constituée d’aulnes, frênes, saules, peupliers, noisetiers... elle est aussi souvent colonisée par des espèces invasives (renouée du Japon, robinier faux acacia, ailante…). Les arbres morts ou dépérissants font également partie du cycle de vie de la ripisylve et représentent une véritable source de biodiversité : habitats pour oiseaux, insectes…
Naturellement présente sur les bords des rivières, cette ripisylve assure de nombreuses fonctions essentielles :
- qualitative : autoépuration de l’eau, ombrage pour éviter le réchauffement et l’eutrophisation…
- hydraulique : stabilisation des berges par les racines des arbres des espèces adaptées, ralentissement du courant, piégeage du bois flottant…
- écologique : habitat et nourriture pour la faune, source de biodiversité végétale…
- récréative : pêche, promenade…
A l’état sauvage, la ripisylve évolue naturellement au fil du temps et des crues mais cet équilibre est souvent modifié par les interventions de l’homme. Les boisements des berges sont parfois dégradés (végétation vieillissante, homogène, non adaptée…) voire inexistants sur certains linéaires, ou encore, colonisés par des espèces indésirables et envahissantes. Ils ne peuvent alors plus remplir leurs rôles.
Dans certains cas, un entretien peut être nécessaire. Ce dernier doit se rapprocher le plus possible de l’état naturel de la végétation. Il faut intervenir quand cela est réellement nécessaire (désordres pouvant être occasionnés à l’aval) ou utile (améliorer la qualité écologique de la rivière) et de façon modérée. Ainsi, sont à proscrire : les coupes à blanc, la plantation d’espèces inadaptées, les remblais/dépôts pour "consolider" les berges…
Qui doit le faire ?
Les propriétaires riverains ont le devoir d’assurer l’entretien régulier (éliminer les déchets flottants ou non, élaguer la végétation…) et de respecter l’équilibre du cours d’eau (permettre l’écoulement naturel des eaux, préserver la faune et la flore…) : Code de l’Environnement articles L215-14 et suivants.
En cas de défaillance d’entretien constaté, et dans le cade de l’intérêt général, la loi sur l’eau donne la possibilité aux collectivités, comme au Syndicat Eyrieux Clair, d’intervenir. Néanmoins, l’intervention d’une collectivité ne se substitue pas au devoir d’entretien régulier des propriétaires.
Les Actions du Syndicat
Depuis sa création, le Syndicat programme des interventions sur les boisements de berges des rivières Eyrieux, Embroye, Turzon et leurs principaux affluents.
Les travaux effectués doivent être respectueux des milieux et répondre, suivant les secteurs, à des enjeux écologiques et/ou hydrauliques. Ils comprennent des travaux d’entretien de la ripisylve, de replantation, de gestion des atterrissements, de lutte contre les espèces invasives…
Au préalable de toutes interventions, un Plan Pluriannuel de Gestion, de Restauration et d’Entretien (PPGRE) doit être établi et validé par les services de l’état. Ce document dresse un état des lieux de la morphologie du cours d’eau, de l’état de sa ripisylve et définit les objectifs d’intervention à prévoir.